DJ Nick, MC Cave

On connaissait les fantasmes poétiques teintés de symbolisme de monsieur Cave (rappelez-vous la fleur des champs interprétée par Kylie Minogue dans le clip de Where the Wild Roses Grow, il y a quelques années …), mais en fait, on ne connaissait pas vraiment les penchants pervers du bonhomme … Enfin, ce n’est peut-être pas lui qui est à l’origine du clip vidéo pour son dernier morceau, le plutôt classique Bring It On. Crooner décalé, Nick chantonne les paroles d’un air désabusé, tandis que rapidement, une horde de jeunes Jamaïcaines surexcitées prennent place à l’arrière-plan. On sourît, mais les filles restent, et le malaise s’installe. Nick n’a pas l’air de s’en préoccuper, mais, derrière, les fesses s’encastrent et les hanches se désarticulent frénétiquement sur un rythme … rock. Jouant à fond le contraste, l’univers visuel ragga-hip-hop vient se superposer au blues chic singulier du Cave et de ses Bad Seeds. Croisement hybride et improbable, poussant plus loin le bouchon de Marylin Manson et de sa reprise de Tainted Love avec une bande de gothiques bon teint parodiant les clichés du hip-hop (Chevy sur ressorts, break –dancers satanistes et babes SM se trémoussant le derrière comme les groupies du r’n’b …). Nick enfonce le clou et le réalisateur, John Hillcoat (qui avait déjà dirigé le rocker australien en 1988, dans le mémorable long métrage Ghosts of the Civa Dead), jongle avec les fantasmes booty de la Miami Bass pour un délire assuré. Pour la contre-attaque, on attend le clip de P-Diddy ou Dr Dre déguisés en hardeux, cheveux longs, dansant le tango ou la valse sur les méga-basses du rap post-gangsta.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*