La valse des pantins

Le bon vieux rêve américain n’est plus aujourd’hui d’être riche et beau. C’est d’être vu, adoré et reconnu par des millions de gens, ne fusse que . l’espace d’un instant. Le succès et la réussite ne se chiffrent plus en dollars, mais en taux d’écoute ! « Il vaut mieux, dit l’un des héros du film de Scorsese, être roi pour un soir qu’inconnu toute sa vie ! » Drôle de philosophie ! Et pourtant, c’est celle de Rupert Pupkin (Robert de Niro). A l’image de bon nombre de ses concitoyens, il vit dans un monde imaginaire, peuplé de fantômes de stars, de gloire toute personnelle et d’autographes de vedettes. Il s’imagine que pour avoir un jour croisé le regard fatigué et distrait de Clint Eastwood, de Jane Fonda ou de Burt Reynolds, il est devenu leur intime. Son idole suprême c’est Jerry Longford (Jerry Lewis), l’animateur du show le plus populaire de la télévision américaine. Il va tout mettre en œuvre pour l’approcher, le convaincre d’écouter ses sketches minables. Poliment, Jerry l’éconduit une première fois, mais Rupert va revenir à la charge. Deux fois ! Trois fois ! En vain ! Avec l’aide d’une autre fan en délire qui rêve, elle, de faire l’amour avec le présentateur de télé, Rupert Pupkin va enlever Jerry et le séquestrer… dans le seul but que les producteurs du show acceptent, en échange de la libération de leur vedette, de faire passer Pupkin dans leur émission.La valse des pantins « La valse des pantins » est une fable cruelle sur les dangers du vedettariat et du show-business, mais aussi sur le désespoir et la solitude. Plus que de Niro, c’est Jerry Lewis qui tient le film en main. Le « zinzin d’Hollywood », le crétin invétéré, le plus grand bafouilleur de gags devant l’éternel, devient dans cette histoire un personnage solitaire, glacé, harassé et méprisant. Du grand boulot de composition ! Film ambitieux, mais qui reste tout de même mineur dans l’œuvre de Scorsese, « La valse des pantins » souffre d’une morale un peu trop simpliste dans un monde fou, c’est le plus fou qui gagne ! Mais comme on dit : « ça ne se passe pas chez nous, c’est en Amérique »… Dommage ! Si seulement un doux dingue français avait l’idée de séquestrer l’un de nos présentateurs vedettes, notre télévision y gagnerait peut-être en qualité ! Au choix Drucker ou Patrick Sabatier ?

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