Philadelphia Security

Les films sur l’auto justice et les brigades de « vigilants » ne manquent pas dans le cinéma américain, du « Droit de tuer » au « Justicier dans la ville ». Mais le film de Lewis Teague est un des premiers à présenter les faits avec un minimum de réflexion, tout en restant un spectacle. Un paisible commerçant italien voit sa femme puis sa mère attaquées en plein jour et en pleine rue. Son tranquille quartier, envahi par des bandes de voyous, devient invivable et dangereux. Il décide donc, avec ses voisins, de fonder une brigade de police privée et entreprend de nettoyer les environs. Très vite, le coin devient paisible, mais le petit commerçant s’est pris au jeu des armes et du pouvoir…Philadelphia Security Lewis Teague, à qui l’on doit une passionnante approche de Dillinger, « Du rouge pour un tueur », un amusant « Alligator » et un bien ridicule « Cujo », a beaucoup de savoir-faire. Il sait mener son récit, mais est assez intelligent (la chose est trop rare pour ne pas être soulignée I) pour éviter le spectacle facile et fasciste de l’élimination pure et simple des loubards et autres dangers urbains. Lewis Teague suit son personnage de tranquille commerçant, mais garde suffisamment ses distances pour ne pas cautionner ses excès. Sans apporter de solution (le pourrait il ?) il rend compte d’une réalité particulièrement actuelle et préoccupante aux États-Unis. Mais le problème risque fort de se poser bientôt chez nous. Il paraît que nous avons toujours cinq années de retard sur l’Amérique. « Philadelphia Security » doit beaucoup à ses trois interprètes Tom Skerritt, que l’on a pu apprécier dans « Allen », Michael Sarrazin, qui reste l’étonnant partenaire de Jane Fonda dans « On achève bien les chevaux » et enfin une inconnue bourrée de talent et de personnalité, Patti Lupone.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

*