Le métro de la mort

Le métro de la mortGary Sherman est un cinéaste très… efficace. Son thriller, «Descente aux enfers», où un «mac» dément poursuivait une prostituée pour la tuer, était assez vertigineux dans la démesure. Et son film fantastique, «Réincarnation», ne laissait pas indemne. Gary Sherman ne fait pas dans la subtilité, mais il possède un remarquable sens du macabre et de la palpitation cardiaque. «Le métro de la mort » est un premier film, c’est-à-dire réalisé avec des moyens financiers modestes. Mais Sherman pallie au manque par la surenchère. Le métro de Londres, avec sa grisaille début de siècle, est déjà un univers angoissant à lui tout seul. Mais, tard le soir, lorsque les couloirs sont déserts, c’est encore pire. Vous pouvez crier, personne n’est là pour vous entendre. Gary Sherman a imaginé l’horreur à l’état pur… Des ouvriers ont été emmurés vivants, il y a très longtemps. Et pour survivre, ils se sont nourris de la chair des victimes de l’éboulement. Quand on a pris goût à la viande humaine, qu’un trou opportunément ouvert vous permet d’accéder à ce gigantesque garde-manger première fraîcheur qu’est le métro, on est un cannibale heureux ! Sherman crée le malaise en nous plongeant dans l’antre de ces dégénérés, plein de corps en décomposition. Il nous conduit jusqu’à la limite de l’écœurement. Mais, en guise de contrepoison, il distille l’humour avec raffinement. Il faut voir le très british flic Donald Pleasence inspecter sans le moindre sourcillement de dégoût les amoncellements de cadavres, mais afficher une grimace d’horreur lorsqu’on lui sert une tasse de thé où baigne un sachet ! Beurk, myGod ! Disgusting, isnt’it?

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