Cronenberg en tongs

Maintenant que l’on se connaît un peu mieux, il faut que je vous dise un truc; j’ai le cerveau qui déconne. Oh, certes, pas grand-chose, enfin rien qui nécessite une grosse intervention, non. Juste une inversion (à peine une sensation) de mes deux hémisphères cérébraux qui fait que je me retrouve quelquefois tout quinaud devant l’hésitation métabolique de la partie supérieure de mon encéphale qui tente de reproduire un principe perceptible de l’incertitude familiale entraînant par exemple dans un même élan confusionnel la patte de J.G. Ballard dans Le Festin nu et celle de William Burroughs dans Crash, ou encore les tongs de Mélanie Doutey dans La Fleur du mal.

David Cronenberg est un cinéaste « kierkegaard » du corps, le seul qui sait approcher la virtualité de ma réalité en filmant mon cerveau dans ma bouche. La force du cinéma de Cronenberg réside dans sa manière de ne jamais couper le cordon entre le corps et l’esprit qui fait que l’imagination est le plus souvent une fonction dans le corps (l’œil dans Vidéodrome) comme une extension de la chair et de son pouvoir chimique dans un développement anarchique des sens à la recherche de leur panne.
Dans Chromosome 3 (The Brood, 1979) comme dans La Fleur du mal (sans la veine sociologique), la famille est le point de départ de la monstruosité et le lieu idéal du traumatisme qui en découle. Dans The Brood, les rapports sexuels se limitent à la seule reproduction.

Donc, si Cronenberg a toujours admiré Burroughs tout comme Ballard et si Cronenberg < Mélanie Doutey, alors j’aurai bientôt quelques rapports sexuels en tongs avec Mélanie Doutey en dehors de la reproduction et du mariage si, et seulement si, elle le souhaite et si les personnages des films de Cronenberg n’existent pas. CQFD (Cerveau Qui Farouchement Déconne).

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