L’imprécateur

Quiconque travaille dans le quartier de La Défense ou dans les étages de la Tour Montparnasse sait de quelles mesquineries et de quelles bassesses peut être truffée la vie quotidienne d’une grande entreprise.L'imprécateur En ce sens, « L’imprécateur » est à la fois une satire sociale, un pamphlet politique, une aventure fantastique et policière ayant pour cadre l’une de ces tours de Babel modernes où règnent le pouvoir et l’argent. En effet, le film de Bertucelli, inspiré d’un roman de René Victor Pilhes, démystifie le monde de l’économie et de la haute finance. Tous les personnages ont pour seule ambition de conquérir le pouvoir et sont prêts, pour cela, à toutes les compromissions. L’un d’eux ira même jusqu’à tuer l’un de ses collègues à la suite de la promesse d’une promotion personnelle. Hypocrites et corruptibles, ces hommes qui gouvernent ne sont en réalité que des pantins. Que quelqu’un parmi eux se mette à démonter les mécanismes du pouvoir et tout le système est menacé d’autodestruction ! C’est ce qui arrivera, au sein de la filiale française de la société multinationale « Rosserys and Mitchell international », quand l’un des directeurs se tuera dans un accident de voiture. Le matin même où le personnel apprend cette triste nouvelle, chaque employé découvre sur son bureau un texte remettant en cause la manière de travailler de cette entreprise. Qui a pu dans la nuit distribuer plus de mille tracts sans attirer l’attention des gardiens ? Un troisième fait inquiétant survient dans la même matinée : une fêlure est apparue sur l’un des piliers qui soutient l’immeuble. Tout s’effondre. Au sens figuré bien sûr ! L’entreprise bat de l’aile. La fissure se fait chaque jour plus grande et la contestation lui emboite le pas… Jusqu’à l’écroulement final. Au sens propre cette fois ci ! Brillante parabole sur le pouvoir, « L’imprécateur » souffre malgré tout de trop de rigidité dans le propos. Comme si le réalisateur avait tourné son film en costume trois pièces avec un attaché-case à la main ! C’est glacial et inquiétant ! Mais deux rangées de pauvres baraques délabrées entre lesquelles traînent des gosses. Ils profitent que les adultes sont aux champs pour se chamailler. L’un deux reste à l’écart de cette bande de petites canailles dont les jeux ne sont pas toujours innocents. Il s’appelle Jose. C’est un gamin calme, studieux, élevé depuis toujours par sa grand-mère, M’man Tine. La vieille femme sue sang et eau pour offrir à son petit fils une vie décente ; pour lui permettre d’échapper à la rue Cases

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